La fédération du secondaire accuse le gouvernement de normalisation
La Fédération générale de l'Enseignement secondaire s'est dite opposée à toute forme de normalisation avec Israël, indiquant que "le gouvernement ainsi que certaines parties officielles ne cessent d'avancer de manière effective sur la voie de la consécration de cette normalisation dans la réalité et la pratique".
Dans un communiqué publié, mercredi, la Fédération générale de l'Enseignement secondaire a estimé que le pèlerinage à El Ghriba "a ouvert la voie devant les délégations israéliennes officielles et non officielles pour profaner le territoire tunisien et fouler aux pieds ce qu'il en reste de la souveraineté nationale, usant du subterfuge du droit à la pratique religieuse et de culte", selon les termes du communiqué.
La Fédération générale de l'Enseignement secondaire a en outre condamné ce qu'elle a qualifié de "silence du gouvernement face à certaines informations qui ont fuité à propos d'une visite effectuée par des membres de commandos israéliens qui ont mené l'opération de l'assassinat de Khalil al-Wazir, alias Abou Jihad, à son domicile à Sidi Bou Saïd (16 avril 1988), dans un mépris flagrant de la dignité du peuple tunisien et de la symbolique du martyr".
Dans un communiqué publié plus tôt dans la journée, le ministère de l'Intérieur a démenti l'entrée de touristes avec des passeports israéliens en Tunisie et leur déplacement aux abords du domicile, théâtre de l'assassinat d'Abou Jihad. Le département précise que les informations relayées par la chaîne de télévision arabe "Almayadeen" sont infondées.
Une chaîne de télévision israélienne a publié récemment une séquence vidéo montrant un groupe d'Israéliens se promenant à Tunis et scandant des slogans faisant l'éloge de l'occupation et son armée. La même vidéo montre que les Israéliens s'étaient rendus à proximité d'un domicile désigné par le présentateur comme la maison d'Abou Jihad qui a été assassiné, en 1988, par un commando israélien.
Les députés de l'opposition ont réclamé, mercredi, la convocation du chef du gouvernement pour s'expliquer sur la visite effectuée par un groupe d'Israéliens au domicile d'Abou Jihad, et leur apparition dans une séquence vidéo diffusée par une chaîne israélienne scandant le nom d'Israël et de l'armée israélienne.
Le domicile montré sur la séquence vidéo appartient à un homme d'affaires tunisien et est situé à Sidi Bousaid, rectifie le ministère qui précise que la maison d'Abou Jihad se situe dans la banlieue sud de la capitale (Hammam Chott).